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«Le théâtre du bruit» est l’autobiographie de Daniel Tecoult alias DJ Radium.
Le pionnier de la rave hardcore française, producteur mondialement reconnu, en solo et au sein de Micropoint, jette un regard acéré sur un parcours artistique de 30 ans.
Avec un humour aussi piquant que sa mémoire est précise, Daniel évoque comment l’écolier poli qui excellait en mathématiques s’est d’abord passionné pour les techniques d’enregistrement avant de se perfectionner en stratégies bazardeuses.
Dans «Le théâtre du bruit», on lit les étapes clés de la carrière d’un DJ légendaire, qui s’est voué corps et âme à l’édification de la scène française, tout en répondant à tous les coups reçus entre deux mix féroces.
Car oui : les coups de pression, lettres d’avocat, guerres d’égo, bastons musicales ou errances toxicologiques : tout est expliqué, analysé… et souvent moqué.
230 pages
Format 14.8x21cm
Date de publication : 3 Novembre 2023
ISBN : 978-2-9589242-0-1
Imprimé en France
Réalisation graphique : MK Création
WARNING : French text only, no translation
La Hellraiser me conforte dans l’optique que si je veux progresser musicalement, il faut que j’aille dans les teufs à l’étranger, notamment en Hollande. Donc à peine rentrés à Paris, Denis et moi on se chauffe en regardant tous les flyers qu’on a ramenés, et on voit qu’il y a une grosse teuf qui se prépare à Utrecht, encore plus gigantesque que la Hellraiser, et qui s’appelle Thunderdome. Cette fois-ci le plateau est hollandais uniquement, à l’exception de Joey Beltram. Je me souviens être arrivé parmi les premiers, genre à 22h, avoir gobé un ecsta, m’être mis devant une enceinte, et ne pas avoir bougé jusqu’à 7h le lendemain matin. On baigne dans tout ce qu’il y a de plus Gabber. Il y a toute la scène hollandaise : DJ Paul, des artistes Rotterdam Records, DJ Rob, toute la Dream-Team (Dano, Buzz Fuzz, Gizmo et The Prophet). Et Joey Beltram qui balance un set Hard-Acid ultra traumatisant en plein milieu de la soirée. A un moment, le son s’arrête, le MC au micro annonce Joey Beltram, et là le son repart genre 15db au-dessus de tous les autres. Folie.
Après la Hellraiser et la Thunderdome, je sais écouter du Hardcore hors contexte rave. J’ai apprivoisé ce son. J’ai le son Hardcore dans l’oreille, et quand j’écoute du Hardcore – dans n’importe quelle condition – je sais si ça sonne ou si ça sonne pas, et si c’est comme ça que ça doit être ou pas. Hellraiser et Thunderdome me permettent de peaufiner mon décodage de ce son, et à-partir de là je suis beaucoup plus confiant. Je sais ce qu’il faut faire et aussi ne pas faire. Je peux donc maintenant cheminer vers un Hardcore digne de ce nom.
Cette soirée d’intégration a donc été une très bonne idée.
Après les bookings de l’été, il faut que l’on se remette à la production, Denis et moi. Au cours de ces premiers mois, c’est toujours très improvisé. Soit l’un commence des trucs dans son coin et fait écouter à l’autre, soit on essaye des trucs ensemble. Notre technique, qui va rester en vigueur pendant de nombreuses années : faire n’importe quoi, et le retravailler jusqu’à ce qu’on obtienne quelque chose, plutôt que de partir d’un matériau tout de suite très construit. On identifie vaguement un son qui a l’air pas mal, on essaye tout, à un moment on enregistre et à partir de là on part vraiment en production. C’est assez fluide, car l’alchimie avec Denis existe depuis le lycée. C’est le seul qui avait la même oreille sur la production. De toute ma vie de producteur, Denis a toujours été la personne avec qui l’alchimie est la plus naturelle et immédiate.